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Le Tisonnier fait du surf!

Un éditorial-témoignage par Réjean Bernier, mai 2023. Nous te remercions, Réjean, pour ce magnifique texte :


Mgr Bernard Hubert (1929-1996), autrefois évêque des diocèses de Saint-Jérôme puis de Longueuil, affirmait :

« Dans des temps de perturbations et d’ébranlement comme ceux que nous vivons, l’Église a davantage besoin d’apprendre à faire du surf sur les vagues, que d’ériger des digues de bétons pour se protéger des inondations. »

Les images ont leurs limites, mais risquons-les quand même.



Jusqu’à récemment, les chrétiens embarquaient à bord d’un gros bateau pour « avancer au large » (Lc 5, 4) et « passer sur l’autre rive » (Mc 4, 35). C’était l’époque d’une Église-Titanic. On la voyait de loin et de partout. Les passagers y prenaient place sans trop se poser de questions. Tout le monde était dans le même bateau. Une hiérarchie visible assurait la transmission des commandements. Un équipage nombreux dispensait pratiquement tous les services. C’était une formule clé en main. Nul besoin de savoir nager, de savoir ramer ni de savoir hisser les voiles. L’Église-Titanic qu’on disait insubmersible comptait sur de puissants moteurs, son erre d’aller entrainait dans son sillage d’autres navires.


Aujourd’hui, force est d’admettre que cette Église-Titanic touche le fond. Non sans raison. De ces profondeurs, plusieurs crient. (Ps 129) Les passagers doivent-ils s’acharner à sauver ce gros paquebot ou consentir à monter à bord d’embarcations plus modestes ? Ainsi, l’Église se convertit et se dépouille dans son mode de traversée. Désormais, elle prendra le large à bord de plus petites embarcations. Fragiles, accessibles et souvent faites à la main, fruit du travail des humains.


Puisqu’une foi n’est pas coutume, les chrétiens n’y seront pas des passagers passifs. Leur ardent désir, comme un feu qui les tenaille de l’intérieur et qui les rassemble, fera d’eux des chrétiens-rameurs. Ça les gardera en forme ! Dans ces petites embarcations à taille humaine, ils ne seront plus étrangers. La Parole circulera et le Pain sera partagé. Ils dialogueront, s’entraideront et oseront même le pardon mutuel. Dans un esprit synodal, malgré leur cadence variable, ces chrétiens-rameurs conviendront ensemble de la direction à prendre. Ils sauront lire les signes des temps : ces temps où il faut ramer et ces temps où il faut hisser les voiles pour profiter des brises légères de l’Esprit. Car, ces petites embarcations ne seront pas propulsées par de puissants moteurs, mais par le feu engagé des chrétiens-rameurs et celui de l’Esprit.


Le Tisonnier, petite embarcation, parmi d’autres


Né il y a 20 ans, le Tisonnier est pionnier dans l’élaboration d’une telle petite embarcation. Comme son nom de baptême l’indique, ses membres prennent soin de ce feu sacré, parfois si fragile. Toutefois, à les voir attiser leur buisson ardent, ces chrétiens-rameurs peuvent intriguer, confondre et même séduire des bien-pensants. À leur manière, ils sont sel de la terre, et de la mer !


Comme on l’expérimente à bord d’une petite embarcation, ces rameurs du Tisonnier avancent en eaux profondes et à contre-courant. Ils apprennent même à faire du surf ! Avec Jésus à bord, les vagues n’ont pas le dernier mot. La structure hiérarchique est simple, c’est l’amour qui commande. Chacun rame de bonne foi.


Le Tisonnier, petite Église hors des grandes églises, ne propose pas de formulaires d’adhésion : « Venez, et vous verrez. » (Jn 1, 39) Les esprits et les bras y sont ouverts, on ne pointe pas du doigt. La Parole de Dieu suscite autrement la parole des femmes et des hommes. Larmes et rires peuvent jaillir spontanément. Bonne humeur et bienveillance sont au rendez-vous. Les célébrations couronnent la pratique religieuse vécue dans la vie courante. Et Dieu vit que cela était très bon !


Selon certains, l’Église fait son entrée dans l’histoire ancienne. À les entendre, on paiera pour visiter son épave au fond des mers, comme on paie pour visiter un vieux musée. Toutefois, le Tisonnier témoigne humblement que l’Église est d’abord constituée de visages. Rien à voir avec la grosseur ou le prestige d’un paquebot. C’est d’ailleurs l’amour partagé qui distingue les chrétiens-rameurs. (Jn 13, 35). Cet amour n’a rien d’un concept, certains confesseront : « Notre Dieu est un feu dévorant. » (Hé 12, 29)


Jadis, croire allait de soi. Maintenant, ça va de foi !


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